samedi 20 juillet 2019

Papa ours et maman ours attendent petit ours


On oublie tout, tous les barrages

Qui nous empêchaient d'exister
Quelque chose de neuf a tout changé
Quelque chose et ça m' fait avancer



Et on démarre une autre histoire 
Mais ça c'est une autre histoire.
On oublie tout, tous les nuages
Qui nous cachaient la vérité




Tous les vents sont déchaînés et ça m'fait pardonner




Je n'sais pas comment ça s'est passé
Je n'sais pas pourquoi j'ai plus peur d'aimer



Et on prend un nouveau départ
Et on démarre une autre histoire
Et on prend un nouveau départ
En laissant faire le hasard
C'est une autre histoire.
(D'après : THOMAS DARNAL / PIERRE CAQUARD paroliers)


mercredi 10 juillet 2019

Mystère interrogatif

Ramené du troc : un vieux livre sur les chats dont la quatrième de couverture est tachée par un point d'interrogation.
Dans les bizarreries qui continuent, je viens d'ouvrir "Souvenirs d'un médecin légiste" de Raymond Martin (ramené du troc également) et le premier chapitre intitulé L'inconnue aux mains fines commence dans un dépotoir public : la décharge du chat noir. Étranges coïncidences.
Une histoire de poubelles ?

mardi 9 juillet 2019

Spécule, ose...

Emballage retrouvé ce matin dans mon sac. Oui, je jette les papiers chez moi lorsqu'il n'y a pas de poubelle à l'extérieur... ;-)

SPECULER verbe transitif indirect

 -Faire des opérations financières, commerciales pour tirer profit des variations du marché.

-Se livrer à des études, des recherches abstraites, théoriques. Synonyme méditer, penser, réfléchir.Spéculer sur des abstractions, sur Dieu, sur l’essence de qqc., l’existence de qqc., sur l’infini, sur le réel.


lundi 8 juillet 2019

Confession

Il s'assit à côté d'elle et se mit à en caresser la surface de la main droite, tout en se demandant de quoi il pourrait bien lui parler. Ce n'était pas facile de trouver des sujets de conversation. Après tout, c'était la première fois de sa vie qu'il parlait à une pierre. Autant éviter les sujets compliqués à une heure aussi matinale. La journée promettait d'être longue, il n'avait qu'à lui parler de ce qui lui passait dans la tête, pour commencer.
Après avoir réfléchi un moment, il engagea la conversation sur les femmes et parla à la pierre de toutes les filles avec qui il avait eu des relations sexuelles jusqu'à maintenant. S'il se limitait à celles dont il se rappelait les noms, il n'y en avait pas tant que ça. Il compta sur ses doigts. Six. Evidemment, s'il ajoutait celles dont il ne connaissait pas le prénom, cela ferait beaucoup plus.
- A la réflexion, ça parait un peu absurde de parler à une pierre des filles avec qui j'ai couché, commença-t-il, et il se peut que tu n'aies pas envie d'entendre ce genre de confession dès le matin. A part ça, je ne vois pas bien ce que je pourrai te raconter. Et puis, peut-être qu'un peu de légèreté te fera du bien. Disons que c'est pour ta culture personnelle.
Hoshino fouilla dans ses souvenirs et raconta quelques-unes de ses rencontres, avec autant de détails concrets que possible. Pour la première, il était encore au lycée. Il fréquentait une bande de motards et faisait un tas de bêtises. La fille avait trois ans de plus que lui et travaillait dans un petit bar à Gifu. Cela n'avait pas duré longtemps mais ils étaient restés tout de même un moment ensemble. Et puis la fille s'était mise à prendre leur relation un peu trop au sérieux, déclarant qu'entre eux c'était à la vie à la mort, etc. Elle avait même téléphoné aux parents d'Hoshino, qui avaient fait la morale à leur fils. Comme il terminait ses études, il avait tout laissé tomber et s'était engagé dans les forces d'autodéfense. Il avait aussitôt été envoyé dans une base militaire de la préfecture de Yamanashi, et cela avait marqué la fin de l'histoire avec cette fille. Il ne l'avait jamais revue.
- Ma devise favorite dans la vie, c'est "Eviter les ennuis", expliqua-t-il à la pierre. Dès que ça devient compliqué, je prends la tangente. Et c'est pas pour me vanter, mais je cours vite. C'est pourquoi je ne suis jamais vraiment allé au bout des choses. Ca doit être ça, mon problème.

Il avait rencontré sa deuxième petite amie non loin de la base de Yamanashi. Un jour, alors qu'il était en congé, il l'avait croisée, en panne sur le bas-côté, et l'avait aidée à changer les pneus de sa Susuki Alto. C'est ainsi que tout avait commencé. Elle avait un an de plus que lui, et étudiait dans une école d'infirmières.
- Elle était vraiment gentille, cette fille, dit-il à la pierre. De gros seins, et elle avait bon coeur. Et puis, elle aimait ça, je te le dis. Moi, j'avais à peine dix-neuf ans, et on passait notre temps au lit tous les deux. Mais elle était d'une jalousie incroyable et dès que je passais un jour de congé sans elle, j'avais droit à un interrogatoire en règle : où tu étais ? Qu'est-ce que tu as fait ? avec qui ? et tout le tralala. J'avais beau lui répondre honnêtement, elle ne me croyait pas. Finalement c'est à cause de ça qu'on s'est séparés, après être restés ensemble à peu près un an... Je ne sais pas comment ça se passe pour toi, la pierre, mais moi, je n'aime pas qu'on me pose trop de questions. J'ai l'impression d'étouffer, et ça me déprime. Alors je me suis tiré. Ce qui est bien quand on est dans les forces d'autodéfense, c'est qu'on peut se planquer à la base en attendant que les choses se calment. La fille ne peut pas aller te chercher là-bas. Moi je dis, si on veut se séparer d'une fille, le meilleur moyen, c'est de s'engager dans l'armée. Rappelle toi bien ça, la pierre. Enfin, c'était quand même pénible de passer mon temps à creuser des tranchées et à empiler des sacs de sable.

Plus il parlait, plus Hoshino, se rendait compte qu'il n'avait fait que des choses minables dans sa vie. Parmi les six petites amies qu'il avait eues, quatre au moins étaient des filles vraiment bien. (Les deux restantes lui semblaient, objectivement, des filles à problèmes.) Elles s'étaient montrées plutôt gentilles avec lui. Ce n'était pas des beautés à tomber à la renverse, mais chacune était mignonne à sa façon, et il pouvait leur faire l'amour quand il en avait envie. Elles ne protestaient jamais, même quand, par paresse, il négligeait un peu les préliminaires. Elles lui faisaient la cuisine les jours de congé, lui offraient des cadeaux pour son anniversaire. Lorsqu'il était fauché, et que sa paie mettait longtemps à arriver, elles lui prêtaient de l'argent (il ne se rappelait pas les avoir remboursées), et elles n'exigeaient rien en retour. Lui, en dépit de tout cela, ne leur en avait pas été le moins du monde reconnaissant, considérant que tout ce qu'elles faisaient pour lui était normal.
Quand il était avec une fille, il ne couchait qu'avec elle. Il ne la trompait jamais. Sur ce plan-là, au moins, il était honnête. Mais si elle commençait à se plaindre, à vouloir avoir le dernier mot dans une discussion, à être jalouse, à lui conseiller de faire des économies, à devenir hystérique quand elle avait ses règles, ou à exprimer la plus petite inquiétude à propos de leur avenir, aussitôt, c'était : "Ciao, bye bye." Il pensait que la chose la plus importante dans une relation avec une fille était d'éviter les complications, si bien qu'à la moindre difficulté, il prenait aussitôt ses jambes à son cou. Ensuite, il en trouvait une autre, et recommençait exactement la même chose. Il était persuadé que la majorité des gens se comportaient ainsi.
- Mais tu vois, dit-il à la pierre, si j'étais une fille et que je sorte avec un type aussi égoïste que moi, je lui en voudrais vraiment. C'est ce que je pense maintenant. Je suis étonné qu'elles aient été aussi patientes avec moi. J'ai du mal à comprendre.
Il alluma une cigarette, et caressa la pierre d'une main, tout en soufflant doucement une bouffée de fumée.

- C'est vrai quoi ? Comme tu vois, je ne suis pas particulièrement beau, et je ne suis pas spécialement un bon coup non plus. Je n'ai pas d'argent, j'ai mauvais caractère, je ne suis pas très intelligent. Pas vraiment le Prince Charmant, quoi. Un fils de paysans pauvres de Gifu, ancien soldat dans les forces d'autodéfense devenu chauffeur routier. Mais quand j'y pense, j'ai plutôt eu de la chance avec les femmes. Ce n'est pas que j'aie un succès faramineux, mais enfin, elles ne m'ont jamais causé de problèmes. Elles m'ont généreusement offert leur corps, m'ont nourri, prêté de l'argent... Mais tu vois, la pierre, je me dis que toutes les bonnes choses ont une fin. Comme si quelqu'un me disait : "Hé, Hoshino, maintenant faudrait voir à passer à la caisse !"

Extrait de KAFKA SUR LE RIVAGE - Haruki Murakami

Postures


mercredi 3 juillet 2019

Retournons à nos moutons avec le sourire ! 😉


                                                     Eglise romane, Haute-Loire

Retrouver le sourire 😊


Photos Lalouvesc

J'ai gardé le secret

                                                  Photo Le Puy mars 2018

Il retourna à son bureau, ferma la porte derrière lui et commença la rédaction d'une fiche au nom d'Elise Foulonnier. Elle le rejoignit très vite, le rhabillage avait été beaucoup plus court que le déshabillage.
-J'espère que vous prenez bien ce que je vous ai prescrit, il faut le faire jusqu'à la fin de la semaine.
Pour le reste...
Elle l'interrompit :
-Docteur ! S'il vous plait, ne venez pas vendredi. C'est pour mon père...
Il se fit brutal :
-Qu'avez-vous fait du bébé ? Et ne me dites pas que c'est le chien ; à le voir il ne ferait pas de mal à une mouche.
Elle accusa le coup, se redressa et répondit, du défi dans la voix :
- Je vous dis que c'est le chien. Il l'a emporté...
- Allons donc ! Il n'avait pas de sang aux babines.
Elle le regarda, triomphante.
- Mais je n'ai pas dit que c'était lui qui l'avait mangé ! Il l'a emporté et...
- Et ?
Elle hésita un instant.
- La truie ! C'est la truie qui l'a dévoré. C'est très vorace, vous savez... Surtout qu'elle avait des petits depuis une semaine...
Il posa son stylo, mit les deux poings sur la table et lui dit, en détachant les mots :
- Cette fois, je vous crois. C'est bien la truie qui a dévoré le petit. Mais ce n'est pas le chien qui lui a apporté. C'est vous. Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?
Recroquevillée sur sa chaise, elle essaya : 
- Mais il était mort !

Le secret du Docteur Favre - Pierre PETIT
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"Les sociétés ont les criminels qu'elles méritent."
Professeur Alexandre LACASSAGNE

Naturellement, toute ressemblance, etc


Le secret du docteur Favre - Pierre PETIT

1931. Cas de conscience extrême pour le docteur Favre confronté à la macabre disparition d'un nouveau-né. Doit-il respecter le secret médical ou révéler la vérité ? 
Bientôt se propage la terrible rumeur qui met en péril l'honneur et la respectabilité du docteur... Un roman basé sur des faits réels. 

Mai 1931, en Haute-Loire. Demandé en urgence à la ferme de Jolidou, le docteur Favre découvre la jeune Elise Foulonnier, dix-sept ans, en état de choc, le bas de sa chemise maculé de sang. Elle vient d'accoucher et affirme que son chien, vorace, se serait emparé du bébé. Mais nulle trace de celui-ci ni de sang sur les babines de l'animal. Elise demande le secret. 

Cas de conscience pour le médecin. Doit-il signaler aux gendarmes ce qu'il pense être un infanticide alors que le secret médical est absolu ? 

Au hameau de Pierpont, on commence à jaser. Certains avaient remarqué la grossesse d'Elise. D'autres ajoutent que l'enfant serait celui du docteur Favre, marié et père de famille. Et que celui-ci l'aurait fait disparaître...

Quelques jours plus tard, trois jeunes amis dont Louis, le fils aîné du médecin, partent se baigner dans la Siche. Entre deux rochers sous un surplomb, gît le cadavre d'Elise... 
(Babélio)
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Elise était une rebelle n'ayant jamais voulu travailler comme sa sœur aînée dans la ferme de son père. Dans le roman, elle est décrite comme "impérieuse, capricieuse, exigeante et coquette".
Elle faisait l'école buissonnière, mentait à son père (veuf) et échoua deux fois au certificat d'étude.  Elle était si peu douée pour garder les vaches que son père lui trouva une place d'apprentie dessinatrice et piqueuse de cartons chez un marchand de dentelle dans un bourg. Après le travail, elle prenait le train de 6 heures pour rentrer à la ferme. Parfois celui de 20 heures...
                  Photo près du Mont Mézenc  (Haute-Loire) juin 2019 

Secret médical



Monsieur le Docteur,

     N'ayant pas assisté en personne à l'accouchement, vous n'aviez pas à faire de déclaration de naissance. C'eût été un manquement au secret médical que de prendre l'avis du juge de paix, comme vous dites avoir envisagé de le faire.
     En effet, celui-ci aurait pu faire état de votre demande dans son rapport au Parquet et il aurait pu vous être reproché d'avoir manqué au secret médical.
     Au cas, improbable, où cette affaire aurait des suites judiciaires, nous ne voyons pas de quelle utilité pourrait être votre témoignage.
     En tout cas, s'il était requis, soit par la gendarmerie, soit par le juge d'instruction, soit à l'audience devant la cour d'assises, vous n'auriez pas d'autre attitude à observer que de vous retrancher derrière le secret professionnel pour refuser de répondre à toutes les questions qui pourraient vous être posées, après avoir toutefois prêté le serment exigé de tout témoin.
    En effet, l'article 378 du Code pénal vous fait une obligation de ne rien révéler de ce que vous avez pu voir, apprendre ou constater dans l'exercice de votre profession, et il ne saurait être contesté que c'est dans l'exercice de votre profession que vous avez pu avoir connaissance du crime qu'aurait commis votre cliente.
     Veuillez agréer, Monsieur le Docteur, l'expression de mes sentiments distingués.

(Le Sou Médical année 1931)

Le secret du Docteur Favre - Pierre PETIT

mardi 2 juillet 2019

Produit du terroir

                                                            Photo Sainte Maxime juin 2018

C'est mon combat qui a pérennisé ma popularité, mon engagement qui a donné sens à l'adoration dont je peux encore faire l'objet. Aussi, je suis bien consciente d'être "une marque" française, que la France ne s'est pas privée d'utiliser. Charles de Gaulle disait que je rapportais autant à mon pauvre pays que les devises Renault. Quant à John Wayne, il avait eu la malice de déclarer : "Les seuls mots français que je suis capable de prononcer, c'est Brigitte Bardot."
Ainsi j'aurai aimé que ce pays que j'ai tant représenté s'honore en s'inscrivant dans le combat humaniste pour les animaux. Que cette patrie des Lumières, du progrès et de l'égalité, cette nation des droits de l'homme devienne celle des animaux. Bien des pays européens aujourd'hui nous surpassent dans la considération animale et je ne m'explique pas le retard qu'accuse la France sur ce sujet, ce qui va d'ailleurs à l'encontre de l'opinion publique. Au niveau législatif, scolaire ou scientifique, la France est à la traîne. Les politiques se refusent à entendre les attentes de la société, ils sont comme bornés.
Bien souvent j'ai rencontré des élus, débutant dans leur métier politique, mués par des idéaux honorables, puis leur ascension dans les hautes sphères a balayé leurs rêves. Le pouvoir est une force perverse et nombriliste. A partir du moment où un être le détient, il n'aura qu'un souci : le conserver, quitte à trahir ce qui le fondait avant. C'est en partie pour cela que les animaux restent la cinquième roue du carrosse. De la même manière, il y a bien longtemps que les associations de protection animale réclament la création d'un secrétariat d'Etat dédié, ce qui mettrait fin à l'éparpillement entre les ministères de l'Ecologie, de l'Agriculture, de la Santé, de la Justice et de la Culture. Mais l'envie n'y est pas, le courage est inexistant. Car les adversaires des animaux sont trop puissants et trop liés au pouvoir politique. La France se débrouille pour contourner les directives européennes en matière de protection animale, avec des dérogations qui plaisent aux principaux lobbies agricoles, industriels, médicaux ou alimentaires.
C'est ainsi que le salut des animaux passe par le lobby de la protection animale. Des groupes d'influence et de pression doivent se créer.


LARMES DE COMBAT - Brigitte Bardot

La magie de la pleine lune