dimanche 31 mai 2020

Tombés du ciel

Que leur arrive-t-il ce dimanche matin de Pentecôte ? Le premier arrivé sur la table ressemble à un scarabée. Je lui ai soufflé très délicatement dessus pour le voir s'envoler mais il est tombé sur le sol les 4 fers en l'air et j'ai dû l'aider à se redresser.
J'ai lu que les scarabées bousiers sont associés à la bouse qu'ils enfouissent dans le sol contribuant ainsi à l'enrichir (azote).
Puis ce fût le tour de la mouche qui s'est retrouvée sur le dos en grande difficulté. Elle s'était mise toute seule dans le pétrin ! La photo est floue puisqu'elle n'arrêtait pas de battre des ailes pour se redresser. Ensuite elle s'est mise sur le flanc.


Fallait-il comprendre quelque chose ? Association d'idées et... 

Bijou que je porte souvent en ce moment. Chaîne et scarabée n'ont pas été créés à la même époque, ne proviennent sans doute pas du même pays et appartenaient à deux personnes n'ayant aucun lien de parenté entre elles. Je sais peu de choses sur la chaîne et son histoire si ce n'est qu'elle n'a pas de poinçon, qu'elle pèse 18 g, qu'elle est en or et a pu être achetée il y a très longtemps en France ou bien à l'étranger. J'en ai hérité par tirage au sort après le décès à un âge très avancé d'une personne très croyante. Auparavant, on m'avait donné le scarabée égyptien et sa chaîne que je trouvais trop courte. Et comme par magie la chaîne à la bonne longueur est arrivée par le plus grand des hasards ! 
Se retrouver les 4 fers en l'air, là oui ça m'évoque bien la personne qui m'a donnée le scarabée provenant d'Egypte ! :-)  Elle allait bien mieux après sa chute mais souffre maintenant d'une fracture de vertèbre non causée par une chute. Elle est de nouveau sous morphine et ne peut se positionner sur le flanc... La morphine ne lui donnait des visions qu'à l'hôpital pendant son sommeil... Elle voyait un homme entrer dans sa chambre. Il portait un plateau sur lequel étaient posés des cierges allumés... Lorsqu'elle se réveillait, il disparaissait. Elle m'avait raconté qu'il n'était pas du tout effrayant. Etrange... Peut-être qu'il passait dans toutes les chambres ?

samedi 23 mai 2020

La nuit, ils grouillaient librement


Quand l'ennui se transformait graduellement en tension, quand les jeux divers ne pouvaient plus combler le vide sidéral du temps qui passe, quand le silence s'épuisait, quand enfin la résignation touchait à ses limites, les hommes tombaient dans un état de nervosité extrême, prêts à s’entretuer.

Surtout les jours de pluie. Pluie tropicale. Vent de montagne. Le vacarme des trombes d'eau, le sifflement du vent dans les failles rocheuses, le hurlement des singes, ainsi que l'air saturé d'eau et de l'odeur des feuilles mortes en décomposition, emplissaient la prison. Sans compter l'invasion des insectes et des escargots. Les escargots ! Ils pullulaient et grimpaient le long de la roche en suivant les lianes pour entrer dans la cellule. La salle extérieure était moins envahie mais, chaque jour, il y en avait quand même quelques grosses dizaines qui entraient par les fenêtres. Le jour, on les voyait assez pour les attraper et les jeter dehors. La nuit, en revanche, ils grouillaient librement : sur les murs, le sol, les planches, les bras, les jambes et les visages. L'espace entre les planches était colonisé non seulement par les escargots, mais aussi par toutes sortes d'insectes rampants, serpents et scolopendres. Pour toutes ces raisons, plus il pleuvait, plus le sang des détenus bouillait. On aurait dit que le bruit de cette pluie torrentielle, soudain, suffisait à ramener les prisonniers à l'âge des cavernes. Les plus faibles devenaient les souffre-douleur des divers "seigneurs" de cellule qui, après les avoir bien humiliés, fulminaient contre le "meurtrier aux six crevettes".

(cette description date de la fin des années 1980)

Extrait de "Les collines d'eucalyptus" - Duong Thu Huong
(traduit du vietnamien)

lundi 18 mai 2020

Je porte bonheur

Muguets prêts à commencer leur deuxième vie, plantés à côté d'un trou de mulot !
J'ai découvert de nombreuses feuilles de muguet dans cette partie du jardin en sous-bois au nord. Aucune clochette en vue ! Peut-être plus tard ?




dimanche 17 mai 2020

Les assassins du bonheur


Les femmes étaient les véritables assassins du bonheur. Il observa Marina : 43 ans, des surfilages blancs dans sa chevelure sombre et un léger petit ventre arrondi sur lequel elle croisait en général ses mains quand elle se mettait à le sermonner, dans une attitude qui irritait profondément Daniel. Il regarda le visage de sa femme, tellement connu qu'il en devenait invisible ; et sa peau fine et blanche sillonnée par un délicat réseau de rides. Il avait été le témoin de la lente formation de tous ces plis. Et surtout du sillon profond qui fendait le froncement de ses sourcils, la marque de sa bouderie progressive. Ils étaient ensemble depuis 15 ans.
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Parce que Marina était l'assassin du bonheur, oui, en cela elle était comme toutes les femmes, si dures, si implacables, si insatiables dans leur demande de perfection. Elle était là, agrippée à lui comme un dogue, à exiger qu'il soit meilleur qu'il n'était et à l'humilier avec ce perpétuel regard méprisant qui était comme le miroir de son échec. Le véritable échec consistait à échouer avec une femme à vos côtés, qui amplifiait votre désastre avec la loupe de son regard. Mais pourquoi étaient-elles comme ça ? Pourquoi les femmes exigeaient-elles toujours des hommes qu'ils soient à la hauteur de leurs foutus rêves ? Daniel ne demandait pas ça à Marina, pour l'amour de Dieu, en cela au moins il était meilleur. Il était peut-être un incapable et un perdant, mais au moins, à elle, il ne lui demandait pas l'impossible, bon sang. Il était vraiment plus généreux et se contentait de survivre.

Rosa Montero - Instructions pour sauver le monde


samedi 16 mai 2020

Quiétude

Le sommeil de l'ours polaire

Ourson et chat s'entendent à merveille

 Le grand amour

samedi 9 mai 2020

Observations

Muguet fané déconfiné, prêt pour une deuxième vie lorsqu'il sera planté dans le jardin.
(donné par des amis vivant en appartement)

 Le lilas change de couleur au fil des jours...

Le rhododendron s'épanouit sous la pluie

Une nouvelle venue  prénommée "Ornithogalum" ou asperge des bois ou encore étoile de Bethléem... Elle m'a été offerte.
Elle craindrait le gel en dessous de - 5°C. Je l'installerai dans un joli pot et la rentrerai en hiver avec les géraniums et le plumbago. Elle se sentira moins seule ainsi !


Octave jardinier ? Serait-ce la progéniture de l'if d'Irlande doré ?



En moins de 24 heures....
Ce rhododendron était blanc le jour de sa plantation il y a 5 ou 6 ans... Et cette année il est rose ! Il me semble que ce changement de couleur s'est fait progressivement. Je l'aime bien en rose :-)

Genêts et petites fleurs sur le bas-côté du chemin

mercredi 6 mai 2020

A mes pieds quand es-tu arrivé escargot ?

"A mes pieds quand es-tu arrivé escargot ?"
Kobayashi Issa (1763-1828)

Encore plus riche que l'imagination

"Le monde de la nature est le refuge de l'esprit [...] encore plus riche que l'imagination."
Edward O. Wilson, Biophilie. 1984
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"[Essayez] d'aimer les questions elles-mêmes comme des chambres verrouillées, comme des livres écrits dans une langue étrangère. Ne partez pas maintenant à la recherche de réponses qui ne peuvent pas vous être données parce que vous ne pourriez pas les vivre. Et ce dont il s'agit, c'est de tout vivre. Vivez maintenant les questions."
Rainer Maria Rilke, tiré des lettres à un jeune poète, 1927.

lundi 4 mai 2020

A la recherche de sa fleur

 Les visiteurs mettaient du temps à se poser. Ils s'asseyaient et remuaient un moment, puis ils se détendaient peu à peu, jusqu'à ce que l'apaisement les envahisse enfin. Ils se mettaient alors à parler de choses plus intéressantes. Et, au beau milieu de leur visite, ils prenaient conscience de la rareté de mes mouvements, de l'immobilité de mon corps, et ils étaient saisis d'un calme étrange. Ils s'inquiétaient - n'allaient-ils pas me fatiguer ? -, mais je voyais bien qu'au delà de cela je leur rappelais tout ce qu'ils redoutaient : le hasard, l'incertitude, la déchéance et le tranchant aiguisé de la mort. Nous autres, les malades, sommes les gardiens des peurs muettes des bien-portants.

Extrait de Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage - Elisabeth Tova Bailey




dimanche 3 mai 2020

Le chemin

Lorsque je pensais aux distances que mon escargot pouvait parcourir, en dépit de sa taille, mon immobilité n’en était que plus frappante Quant à ma vie, elle était entrain de devenir aussi solitaire que celle de mon escargot.

Mon lit était une île dans la mer désolée de ma chambre. Je savais pourtant que d’autres étaient comme moi confinés chez eux, par la maladie ou par une blessure, dans des villages ou dans des villes, partout dans le monde. Allongée-là, je me sentais liée à eux tous. Nous formions nous aussi une sorte de colonie d’ermites.


Extrait de Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage - Elisabeth Tova Bayley

La magie de la pleine lune