mardi 24 novembre 2020

L'hybride rechargeable pour vous les gueux !


 On me chuchote dans l'oreillette :

- qu'il s'agit de données biaisées car la consommation lors de l'utilisation de ce genre de voiture est basée sur une utilisation privilégiant les parcours en ville où là effectivement la recharge de la batterie est optimale. Note de moi-même, on devrait s'approcher des 10 litres aux cent kms lors d'un trajet autoroutier (en Allemagne par exemple où la vitesse est libre...) car dans ce cas précis il y a peu de recharge de cette batterie permettant de rouler exclusivement en électrique. 

- que le poids de ces mastodontes laisse présager le pire en rejet de CO2 lorsqu'il roule en essence uniquement... (environ 300 kgs de batterie)

- que le bonus alloué  à ce genre de voiture  est de 2000 euros.

- que vos petites citadines légères et abordables roulant au sans plomb sont vouées à disparaitre d'ici une dizaine d'années (arrêt du thermique). 


Pour vous les gueux, les tarifs de ces hybrides rechargeables vont de 34000 euros à 200000 euros environ.



dimanche 15 novembre 2020

La nature est une baguette magique pétrifiée




Je viens de lire la biographie de Novalis, jeune poète  dont je n'avais jamais entendu parler...
Un génie sans aucun doute. Décédé à l'âge de 28 ans, il n'a pas perdu son temps pendant sa courte vie. Il fut très prolifique avec ses nombreux écrits et poèmes. Selon les désirs de son père, il avait intégré l'école des Mines en Allemagne pour devenir ingénieur. Il étudia aussi le droit et les mathématiques... Il fut administrateur de salines également ! Il était donc poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste...
A l'âge de 23 ans, Novalis se serait fiancé en secret avec Sophie, elle-même âgée de 13 ans. Deux années plus tard, celle-ci décède de la phtisie. A la suite de cette perte, Novalis vivra une expérience "mystique" :  Sophie lui apparaitra après sa disparition.
Novalis est décédé en 1801 de complications dues à la phtisie.  Le terme "tuberculose" n'aurait été utilisé qu'à partir de 1834 -1839.
Une vie bien remplie ! (l'espérance de vie ne devait sans doute pas dépasser les 30 ou 40 ans à cette époque...)




 

jeudi 12 novembre 2020

Vision

(montage photo d'un 11 novembre 2020 confiné... Merci monsieur Robert Redford !)
 

Debout sur le sol nu, la tête baignée par l'air pur, et élevée dans l'espace infini, tout égoïsme mesquin disparaît.
Je deviens un globe oculaire transparent, je ne suis rien, je vois tout.

Ralph Waldo Emerson - Nature

lundi 9 novembre 2020

Principe de précaution


- Comment est-ce possible que tu n'aies pas de parapluie ?
Il pousse un léger soupir et songe que, une fois encore, ils vont avoir la même discussion que tous les ans.
- Je n'en ai pas besoin. Personne n'en a besoin.
- Tout le monde en a besoin. Ils n'ont pas construit de toits protecteurs partout ? Tu veux mourir ?
- Marisa, sérieusement, tu crois que tu vas mourir si un oiseau te chie sur la tête ?
- Oui.
- Je te répète, Marisa, que dans la campagne et à l'abattoir personne n'utilise de parapluie ; ça ne traverserait l'esprit de personne. Ca ne te paraît pas plus logique de penser que si un moustique te pique, et qu'avant il a piqué un animal, tu peux attraper le virus ?
- Non, parce que le gouvernement dit qu'il n'y a pas de danger avec les moustiques.
- Le gouvernement essaie de te manipuler, c'est sa raison d'être.
- Ici, tout le monde sort avec un parapluie. C'est normal.
- Tu n'as jamais pensé au fait que l'industrie du parapluie a peut-être flairé le bon plan et qu'elle a passé un accord avec le gouvernement ?
- Je n'ai jamais cru au complot.
 

Extrait de "Cadavre exquis" - Agustina Bazterrica

mercredi 4 novembre 2020

Le choix du menu...


 (dessin VO151N)

La majorité des gens a intégré ce que les médias s'obstinent à appeler la "Transition".

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Il se souvient du jour où la Grande Guerre Bactériologique a été annoncée. L'hystérie collective, les suicides, la peur. Après la GGB, il n'a plus été possible de manger d'animaux car ils avaient contracté un virus mortel pour les humains. C'était le discours officiel. Des mots avec assez de poids pour nous façonner, pour supprimer toute remise en question, pense-t-il.

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Après la GGB, le monde a changé irréversiblement. On a testé des vaccins, des antidotes, mais le virus a résisté puis muté.

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Il veut effacer de lointaines images, des souvenirs qui persistent. Les tas de chats et de chiens brûlés vifs. Une griffure signifiait la mort. L'odeur de chair brûlée était restée pendant des semaines. Il se souvient des brigades en combinaisons jaunes qui, la nuit, sillonnaient la ville pour éliminer et brûler tout animal qui croiserait leur route.

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A l'époque, certains avaient déjà commencé à tuer des gens pour les manger clandestinement. La presse avait mentionné le cas de deux Boliviens sans emploi, attaqués, démembrés puis rôtis par leurs voisins. La nouvelle lui avait donné des frissons. Ce fut là le premier scandale public, celui qui introduisit dans la société l'idée que, après tout, la viande reste de la viande, qu'importe d'où elle vient.

Il incline la tête pour faire couler l'eau sur son visage. Il voudrait que les gouttes lui lavent le cerveau. Mais il sait que les souvenirs restent là, toujours. Dans plusieurs pays, les immigrés s'étaient mis à disparaître en masse. Des immigrés, des marginaux, des pauvres. Ils étaient chassés, et quelquefois sacrifiés. La légalisation fut prononcée lorsque les gouvernements se mirent à subir des pressions des puissants industriels du secteur qui était à l'arrêt. Les abattoirs et les normes s'adaptèrent. Très vite on éleva du bétail pour répondre à la demande massive de viande.

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Un grand zoologiste qui écrivait dans ses articles que le virus n'était qu'une invention eut un regrettable accident. Lui aussi il pense que cette maladie n'est qu'une mise en scène pour endiguer la surpopulation.

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La purge apporta néanmoins quelques points positifs : réduction de la population et de la pauvreté, viande à nouveau disponible. Les prix étaient élevés, mais le marché grandissait à un rythme accéléré. Il y eut d'importantes manifestations, des grèves de la faim, des plaintes déposées par les organisations de défense des droits de l'homme, mais au même moment apparurent aussi des articles, des études et des informations qui influencèrent l'opinion publique. De prestigieuses universités affirmèrent que les protéines animales étaient nécessaires pour vivre, des médecins confirmèrent que les protéines végétales ne comportaient pas tous les acides aminés essentiels, des experts assurèrent que les émissions à effet de serre avaient certes diminué, mais que la malnutrition avait augmenté, et des revues allèrent même jusqu'à parler du côté obscur des végétaux. Les foyers de protestation s'affaiblirent peu à peu et la presse relaya de nouveaux cas de décès dus au virus animal.

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Il se repasse en boucle la même publicité. Une belle femme tirée à quatre épingles sert le dîner à son mari et ses trois enfants. Elle regarde la caméra en disant : "Je donne à ma famille de la nourriture spéciale : la viande de toujours, mais en encore meilleure !" La famille sourit et mange. Le gouvernement, son gouvernement, a décidé de donner un nouveau nom au produit. La viande humaine s'appelle désormais "viande spéciale". Elle a cessé d'être seulement de la viande pour devenir "bavette spéciale", "côtelette spéciale", "rognon spécial".

Lui ne dit pas viande spéciale. Pour faire référence à ces humains qui ne seront jamais des personnes, mais toujours des produits, il utilise les termes techniques. Il parle de quantités de tête à transformer, de lot en attente dans la bouverie, de ligne d'abattage censée respecter un rythme constant et rigoureux, d'excréments à revendre pour fabriquer de l'engrais, d'ateliers de découpe. Personne ne doit plus les appeler "humains" car cela reviendrait à leur donner une entité ; on les nomme donc "produit", ou "viande", ou "aliment". Sauf lui, qui voudrait n'avoir à les appeler par aucun nom.


Extraits de "Cadavre exquis" - Agustina Bazterrica

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https://youtu.be/lhx1cWJL0oU

https://justaword.fr/cadavre-exquis-583260f58ec6

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Vison

Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage.

dimanche 1 novembre 2020

Le choix du menu...


 (merci à J qui m'a envoyé cette photo hier soir)

Il s'agit d'une boîte de pâté pour chat mise à mal par le chien de la famille. C'est un chien très bien traité. Il bénéficie d'espace, d'un grand jardin, il sort tous les jours pour de longues promenades. Après cet exploit, il avait parait-il la langue en sang... Cette boîte était destinée aux chats de la famille.

J'ignore quelle alimentation lui donne ses maîtres. 

Uniquement une nourriture sèche à base de croquettes pour chien ?

Est-il en manque de nourriture humide ? 

Les exhausteurs de goût auraient-ils pu l'inciter à s'acharner sur cette boîte ?

Recherchait-il un nutriment essentiel pour sa santé ?

S'ennuyait-il ce jour ? 

La question reste ouverte....


La magie de la pleine lune