Les espoirs de Manitou furent comblés presque immédiatement. Le chat qu'ils rencontrèrent à l'autre bout de la grange n'était pas celui de Noisette : il était roux, blanc et noir. C'était donc une chatte, une de ses chattes minces et lestes, à la queue frémissante, toujours pressées, qui s'abritent sur les rebords de fenêtres les jours de pluie et font le guet en haut d'un sac par les après-midi de soleil. Elle tourna brusquement le coin de la grange, vit les lapins et se figea sur place.
Sans l'ombre d'une hésitation, Manitou s'élança droit sur elle comme si elle eût été la branche de hêtre, là-haut sur les crêts. Plus rapide encore, Pissenlit sauta, griffa et esquiva d'un bon la riposte. Au moment où la chatte faisait demi-tour, Manitou se jeta sur elle de tout son poids de l'autre côté. Ce fut le corps à corps. La chatte mordit, griffa, et Manitou alla rouler sur le sol. On l'entendit jurer lui-même comme un chat en cherchant une prise. Soudain , il enfonça sa patte de derrière dans le flanc de son adversaire et lança rapidement plusieurs ruades.
Qui connaît bien les chats aura remarqué qu'ils n'aiment pas affronter un assaillant résolu. Le chien qui cherche à lier amitié avec l'un d'eux risque fort de recevoir un coup de griffe. Mais s'il se rue à l'attaque, il le verra souvent prendre le large. Cette chatte avait été surprise par la vitesse et la violence de la charge ; elle n'était pas une mauviette et chassait bien le rat ; mais elle avait eu la malchance de tomber sur un battant, qui ne demandait qu'à en découdre. Profitant de ce qu'elle cherchait à se mettre hors de portée de Manitou, Plantain lui assena un grand coup sur la figure. Ce fut la fin du combat, car la chatte blessée s'enfuit, traversa la cour et disparut sous la barrière de l'étable.
Manitou saignait : un coup de griffe avait laissé trois profonds sillons parallèles à l'intérieur de son jarret. Les autres l'entourèrent, chantant ses louanges, mais il leur coupa la parole et regarda autour de lui afin de s'orienter dans l'obscurité.
- En avant ! dit-il. Et vite, pendant que le chien dort encore.
Extrait de "Les garennes de Watership down" - Richard Adams
C'est quoi ce carnage animalier?
RépondreSupprimerCe sont juste des lapins pugnaces ! ;-)
SupprimerBonjour Biche juste un petit passage pour te souhaiter un bon lundi et semaine , pas grand chose à commenter sur cette image. Des bisous du Sud.
RépondreSupprimerMiss Bougeotte
Des bisous du centre sous une épaisse couche de neige 😁
SupprimerEt l'image ça représente quoi ? Du jus de chat ou de lapin ? ;-)
RépondreSupprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est Manitou qui s'est présenté à moi il y a quelques jours pendant mon petit déjeuner ;-) Et oui j'ai souvent ce genre de visions lors de mes petits déjeuners ! Et hier je me suis dis qu'il y avait probablement une histoire de lapin et de chat dans le livre que je commençais ; alors je l'ai ouvert au hasard et bingo ! J'ai donc retranscris l'extrait du passage lapins/chat :-)
SupprimerPS : et ma dernière vision "petit-déjeuniesque" fut la vierge !!! Comme une statue sculptée grâce à un sac en papier contenant des pommes de terre. Saisissante de réalité ! ;-)
Non, ne m'enfermez-pas !
Il y a peut-être un lapin, mais je vois aussi, tout à fait en haut, légèrement sur la droite, sur la partie foncée, une tête avec deux gros yeux, qui se marre ! :-)
RépondreSupprimerAh oui, effectivement 😉
SupprimerJ'ai dessiné d'autres lapins aujourd'hui !... 🐰😺