jeudi 4 novembre 2021

Avancer vers l'apaisement


 Aujourd'hui, je ne sais pas si un jour j'aurai écrit assez de mots pour être à nouveau apaisé, mais je ne vois pas d'autre option que d'essayer.

Voilà la situation : j'ai le week-end pour vider l'appartement et empaqueter mes affaires, puis dès lundi, je vais aller m'installer sur le terrain que je viens d'acquérir. J'aurais aimé qu'elle le voie, ce petit lopin de terre. Je suis sûr qu'elle l'aurait adoré : légèrement en pente, dans une clairière à l'écart du village, juste à la lisière d'un petit bois où le sol est recouvert de mousse. Il n'y a qu'une étroite route en gravier pour y accéder. J'espère qu'on ne viendra pas trop m'embêter, parce que je veux y construire une petite maison, alors qu'en réalité je ne suis pas censé le faire. Le terrain, il n'a pas coûté assez cher pour qu'on me permette d'y vivre, mais moi j'en ai marre d'attendre. Avec Célestine, on avait économisé pendant quinze ans pour acheter une petite maison qui aurait été rien qu'à nous ; malheureusement, on n'a jamais réussi à mettre suffisamment d'argent de côté.

J'ai fait un plan de la maison. Elle sera modeste, plutôt du genre cabane, mais je pourrai l'agrandir par la suite. J'ai presque trois mois pour la construire de mes propres mains, avant qu'il ne fasse trop froid. Après, au printemps, je planterai des fleurs, cultiverai un petit potager, peut-être même que je prendrai deux moutons, pour la compagnie, et j'aurai finalement la vie dont on avait toujours rêvé.

Extrait de Un toit - Bernard UTZ


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