lundi 30 mars 2020

Là où vivent les notes de Mozart.

une respiration paisible et silencieuse
Je ne crois pas.
J'essaie de croire.
Les religions m’intéressent comme tout ce qui permet à la fois de regarder plus profondément en soi et de se hisser au dessus de la masse nuageuse.
Comme tout ce qui permet de ressentir notre lien au cosmos, cet espace d'où nous pouvons nous élever.
Souvent, pour retrouver cet état d'esprit, il faut remonter loin en arrière.
Avant que les religions ne deviennent politiques, avant que les Romains ne deviennent chrétiens, avant le Golgotha, avant même Abraham.
Revenir à ces civilisations où l'homme n'était pas seulement cette machine à tuer le désir.
Je pense aux Indiens qui sont arrivés il y a plus de quinze mille ans en Amérique, et qui avaient une spiritualité en lien intime avec la nature. Les Anasazi, par exemple, dont les gravures primitives qui nous restent dans la région de Sedona ont tant inspiré Max Ernst. Pour eux, il n'y avait ni bien ni mal. On était simplement en équilibre ou non avec le cosmos. Leurs dessins représentent les cycles lunaires, les conjonctions astrales, les phénomènes célestes, les solstices et les équinoxes. Le monde était vu comme un organisme où tout est lié, où il faut apprendre à ne pas briser l'harmonie de la nature, mais au contraire vivre en accord avec elle pour ne pas causer de douleur à la vie.
Les chamans du Kazakhstan, eux, marchaient des jours et des jours jusqu'à trouver un lieu où ils pouvaient se sentir en paix avec ce qui les entourait.
Un lieu où leur espace intérieur résonnait avec l'espace extérieur.
Toute l'aventure de l'humanité part de là, c'est ce qui en fait la grandeur et la beauté.
Et c'est ce lieu sacré, en soi et hors de soi, que cette société est en train de mettre à mal.
Cette respiration paisible et silencieuse.
Qui est aussi le lieu de la grâce.
Einstein disait que Mozart ne faisait que traduire les notes qui venaient de l'espace, qu'il était bien incapable de comprendre cette beauté qui passait par lui, encore moins de l'expliquer.
Lorsqu'on médite dans le silence, il y a des choses qui nous viennent, qui sont de l'ordre de cette musique, de cette grâce.
Depuis que j'ai quitté le Berry, j'ai toujours pratiqué ces respirations silencieuses.
Je m'allonge comme un tas de chair morte sur l'étal d'un boucher, et j'essaie de faire le vide en respirant tranquillement.
J'attends le silence, ce silence qui apporte une certaine paix, et qui me transporte ailleurs, à la fois profondément en moi et bien au-de-delà de moi.
Là, les blocages disparaissent, ces douleurs que l'on fait vivre au quotidien s"évacuent. Là le temps s'installe dans le corps, il n'y a plus que le présent et lui seul, et on peut trouver une sérénité qui se rapproche de la grâce.
Une distinction et une élévation.
Là où vivent les notes de Mozart.
Loin de Facebook.

DEPARDIEU MONSTRE "Plus libre encore..."


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