jeudi 6 février 2020

La magie


Quand à vingt-neuf ans, sans prévenir, m'est venue l'idée soudaine d'écrire un roman, je l'ai fait. J'ai écrit mon premier roman. Je n'étais guidé par aucune ambition, et je ne subissais pas non plus de contrainte du type : "Un roman, c'est comme cela que ça doit s'écrire." Je ne savais rien de la scène littéraire du moment, il n'y avait (par bonheur ou par malheur) aucun écrivain plus âgé que j'aurai particulièrement vénéré et qui aurait pu me servir de modèle. Je voulais juste écrire un roman qui refléterait mon moi intérieur d'alors. C'était tout. Comme cette impulsion était très forte, sans réfléchir aux conséquences, je me suis assis à ma table et, un peu à l'aveuglette, j'ai commencé à écrire. C'était totalement spontané. Tandis que j'écrivais, je me suis senti joyeux et envahi aussi par une vraie sensation de liberté.
Et je pense (ou plutôt j'espère) que cette sensation de liberté, justement, est la base de mes romans. Elle est la force qui me fait avancer. Comme dans une voiture, le moteur. Il doit toujours y avoir, chez tous les créateurs, profusion de joie spontanée.

Extrait de Profession romancier - Haruki Murakami

1 commentaire:

  1. Lorsque nous avons créé cette peinture avec VO151 N, nous avions décidé d'illustrer une phrase (tirée au hasard) du livre Profession romancier de Haruki Murakami. C'était une phrase complètement abstraite. Cette phrase ne nous inspirait pas du tout et nous avions décidé de laisser libre cours à notre imagination sans tenir compte de cette phrase. Il y a une deuxième peinture qui nous avionseffectuée en même temps et je viens de constater qu'elle reprends des éléments de la couverture du livre Kafka sur le rivage de H. Murakami :-) Oh surprise ! Des poissons placés verticalement ! Juste par hasard ?...
    https://images2.medimops.eu/product/86415e/M0271444041X-large.jpg
    devant un chat en ce qui concerne le livre :-) H. Murakami semble bien aimer les chats.

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