jeudi 14 février 2019
Promesse tenue...
«Je ne vais pas bien. Ça a commencé dès ma naissance, et depuis le temps, je me suis habituée. Vous ne le savez peut-être pas, mais le malheur, la souffrance et l’humiliation que chacun de nous peut supporter dépassent notre imagination. Le pire, c’est qu’on s’y habitue, et beaucoup plus vite qu’on ne le croit. On s’habitue aux choses les plus atroces lorsqu’il n’y a pas d’issue. On survit, malgré soi. Notre capacité d’endurance est élastique et notre nature très coriace. J’ai eu une enfance très difficile. Ma mère ne savait pas ce qui se passait à la maison quand elle n’était pas là, et elle ne le sait toujours pas, je ne lui ai pas dit. Elle est déjà assez malheureuse comme ça. Quand ma mère partait au travail, mon grand-père et mon oncle, tous deux drogués - nous vivions avec eux depuis la mort de mon père - amenaient des hommes à la maison et m’enfermaient dans la pièce avec eux. Dès dix ans, j’étais déjà pute. Officieusement. Après, ils me criaient dessus en me traitant de pute. Je ne l’ai jamais dit à ma mère ; à quoi ça aurait servi ? Elle même devait se vendre pour payer la dose de son père et de son frère. Mon père, il est mort à la guerre. Il n’était pas drogué. Je n’avais pas encore deux ans. Je ne me souviens pas du tout de lui.
C’est très difficile de dénouer un tel destin. Il faut beaucoup de courage, de chance, et de bonnes rencontres. Je n’en ai pas eu. C’est impossible de sortir de la misère.»
Les putes voilées n'iront jamais au paradis - Chahdortt Djavann
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Surnaturel !...
Les deux chatons évoqués précédemment sont nés dans cet environnement précis, miaou, miaou !
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https://www.facebook.com/reel/452197683906000 Je transcris les paroles accompagnant la vidéo par écrit pour mes lecteurs anglophones nombreu...
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