(par moi-même)
La Légende de Barbara
Nous sommes au IIIe siècle à Nicomédie (Izmit en Turquie de nos jours, plus précisément au Nord-Ouest de l'Anatolie).
Barbara était la fille unique de Dioscore, un riche païen. Pour la protéger des influences extérieures et des prétendants, son père l'enferme dans une tour. Elle aurait d'ailleurs auparavant refusé plusieurs demandes en mariage.
Complètement isolée dans la chambre de sa tour, Barbara s'instruit grâce à des livres qui lui font découvrir le christianisme. Elle finit par se convertir à l'insu de son père. Pendant une longue absence de celui-ci, elle demande aux ouvriers qui construisent ses bains d'ajouter une troisième fenêtre représentant la Sainte Trinité et se fait baptiser.
À son retour, Dioscore entre dans une rage folle en apprenant la conversion de sa fille. Elle réussit à s'enfuir miraculeusement mais finit par être dénoncée par un berger.
Livrée au gouverneur, elle subit d'affreuses tortures mais refuse d'abjurer sa foi. Finalement, c'est son propre père qui la décapite.
À peine le crime commis, la foudre tombe du ciel et foudroie Dioscore, le réduisant en cendres. Un châtiment divin en bonne et due forme...
Oui, les livres existaient bel et bien au troisième siècle dans ce qui est aujourd'hui la Turquie (qui faisait alors partie de l'Empire romain, principalement dans les régions d'Anatolie et de Thrace).
Cependant, le "livre" de l'époque ne ressemblait pas toujours à celui que nous connaissons aujourd'hui. Le troisième siècle est justement une période de transition majeure dans l'histoire de l'écrit. (Note de moi même : l'IA est une autre transition majeure)
Voici les trois formes principales que prenaient les "livres" à cette époque en Anatolie :
1. Le passage du Rouleau au Codex
Le Volumen (Rouleau) : C'était encore le format dominant pour la littérature classique grecque et romaine. Il s'agissait de longues bandes de papyrus ou de parchemin enroulées autour de bâtons de bois. On lisait en déroulant horizontalement.
Le Codex (Livre relié) : C'est l'ancêtre direct de notre livre moderne, avec des pages reliées. Au IIIe siècle, il devient de plus en plus populaire, notamment grâce aux premières communautés chrétiennes (très présentes en Turquie actuelle, comme à Éphèse ou Antioche) qui préféraient ce format pour consulter plus facilement les Écritures.
2. Les matériaux : Papyrus et Parchemin
Le Papyrus : Importé d'Égypte, il restait très courant.
Le Parchemin : Ce support, fait de peau d'animal traitée, tire son nom de la ville de Pergame (Bergama en Turquie actuelle). Le parchemin était plus solide que le papyrus et permettait d'écrire des deux côtés, ce qui a favorisé l'essor du format "codex".
3. Les grandes bibliothèques d'Anatolie
L'actuelle Turquie abritait certains des centres intellectuels les plus importants du monde romain au IIIe siècle :
La Bibliothèque de Celsus à Éphèse : Terminée au IIe siècle, elle était en pleine activité au IIIe siècle. Elle pouvait contenir environ 12 000 rouleaux.
La Bibliothèque de Pergame : Bien qu'elle ait perdu de sa superbe par rapport à l'époque hellénistique, elle restait un symbole historique de la culture du livre dans la région.
En résumé : Si vous étiez entré dans une demeure riche ou un bâtiment public à Éphèse ou à Byzance en l'an 250, vous auriez trouvé des bibliothèques remplies de rouleaux et, de plus en plus souvent, des premiers livres reliés (codex) en parchemin.
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Chiffres clés du IIIe siècle
Les statistiques des découvertes archéologiques de manuscrits bibliques montrent l'ampleur du phénomène :
Textes païens : Environ 98 % sont encore sous forme de rouleaux.
Textes chrétiens : Plus de 80 % sont déjà sous forme de codex.
Informations à vérifier.
Empire romain au III e siècle







