mardi 20 avril 2021

Et la petite fille chantait...

photo édulcorée par mes soins.... Le cliché était bien trop "trash"  selon moi ! Oui, je me censure moi-même. Pour la petite histoire, j'étais en compagnie de mon fils lorsque j'ai pris cette photo et il s'est exclamé : 
"Ils sont c... de massacrer ainsi un dessin qui était sans doute très bien à la base ! "


"Un jour brigitte décida qu'elle ne voulait plus être que femme, rien que femme, pour un gars nommé heinz.
elle croit que ses faiblesses seront dorénavant aimables et que ses forces bien cachées.
heinz cependant ne trouve rien d'aimable en brigitte, même ses faiblesses, il ne les trouve que répugnantes.
à présent, brigitte se soigne pour heinz, car lorsqu'on est femme, c'est pour toujours et il faut donc se soigner. brigitte espère que l'avenir le lui revaudra, en la faisant paraître plus jeune. mais brigitte n'a peut-être aucun avenir. l'avenir dépend entièrement de heinz.
quand on est jeune, on a toujours l'air jeune, quand on est vieux, il est de toute façon trop tard, et si à ce moment-là vous n'avez pas l'air jeune, le monde portera sur vous ce jugement impitoyable : a dans sa jeunesse négligé les cosmétiques ! 
ainsi brigitte a-t-elle fait quelque chose qui aura son importance dans l'avenir.
faute de présent, il faut préparer l'avenir.
brigitte coud des soutiens-gorge, si on fait de petites coutures, il en faut beaucoup, quarante c'est le minimum absolu quand on est aux pièces. si on fait des coutures plus longues et plus compliquées, il en faut moins, proportionnellement, c'est très humain, et ce n'est que justice.
brigitte pourrait avoir tous les ouvriers qu'elle veut, mais elle ne veut que heinz qui, un jour, sera commerçant.


LES AMANTES - Elfriede Jelinek (prix Nobel de littérature)



8 commentaires:

  1. C'est un prix Nobel. Ceci étant, prends tu plaisir à sa lecture?

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  2. Je n'en suis qu'à la page 17 ! :-)
    Disons que ce style d'écriture sans majuscule est très surprenant et rythmé en même temps. Pour l'instant oui, ça me plait ; je ne me suis pas ennuyée en lisant ;-)

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    1. Selon Le Monde : Le prix Nobel de littérature 2004 a été attribué à l'Autrichienne Elfriede Jelinek, "pour le flot musical de voix et contre-voix dans ses romans", a annoncé, jeudi 7 octobre, l'Académie suédoise. Son oeuvre dévoile "avec une exceptionnelle passion langagière l'absurdité et le pouvoir autoritaire des clichés sociaux", a ajouté l'Académie. Il s'agit du premier prix Nobel de littérature pour l'Autriche et le dixième récompensant une femme.
      "Les amantes" date de 1975

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  3. Honnêtement, je ne trouve rien de transcendant à cette écriture...Mais sans doute ne peut-on pas juger sur un simple extrait...
    Prix Nobel...et ne pas mettre les majuscules au début des phrases...Bizarre, quand même..
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. J'ai depuis un peu avancé dans ma lecture. Cette écriture chamboule complètement tes réflexes de lecture. Tu lis moins vite ; reviens sur ce que tu as lu précédemment pour comprendre le sens peu évident d'une phrase à cause justement de cette syntaxe si particulière. Une expérience inhabituelle pour les yeux et le cerveau ! :-) Ce style d'écriture colle parfaitement à l'évocation de ces destinées toutes tracées d'avance. Des destinées sombres de femmes et d'hommes inconsciemment englués dans les schémas comportementaux issus de leurs ancêtres...
      Je n'imaginerai finalement pas ce livre écrit autrement !
      Et je serai curieuse de lire un texte célestinien sur le même sujet ! :-) Avec un style célestinien bien sûr !
      Tu vois Célestine, ce livre me fait penser à ceux de Michel Houellebecq.

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    2. Tu me donnes envie de m’y plonger comme quoi tu vois tu as réussi à m’intriguer !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    3. :-)
      Je viens de terminer le livre que j'ai trouvé excellent, avec une montée en puissance de la ritournelle au fil des pages.
      Sur la quatrième de couverture est écrit :
      "Du vitriol dans de l'eau de rose." Ouest France
      C'est exactement cela...
      Et la description de Paula enceinte d'Erich le bucheron qui ne veut pas d'elle : du grand art... Comme si vous y étiez.

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  4. "Ce qui rend cette histoire si singulière est le style d'Elfriede Jelinek. Un style très particulier à lire, puisqu'elle bannit les majuscules et nomme parfois ses personnages juste par l'initiale de leurs prénoms. Un style enfin où le cynisme est omniprésent et salutaire, afin que rien de la réalité sordide ne soit épargné au lecteur. Les répétitions, voulues, sont nombreuses, et retentissent comme une ritournelle tragique. Puisque les personnages reproduisent à l'infini le même schéma, pourquoi le texte ne reproduirait-il pas les mêmes phrases ?"
    http://le-blog-de-sharon.over-blog.com/article-les-amantes-d-elfriede-jelinek-63532066.html

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